Stéphane Carbonne 01

Sensible à la nature, au vivant, à la malléabilité de la matière dans le temps, Stéphane Carbonne expérimente les formes, modèle les courbes, et rend son mouvement à la matière. Il la déplace et la replace dans son environnement. Il met en exergue les différentes influences qu’elle subit ou celles qu’elle provoque. Il modifie le rapport entre l’environnement et la matière, entre la matière et nous, et nous interpelle ainsi sur notre rapport à l’environnement.

 

La matière plastique non biodégradable est là, à la sortie des grands magasins, symbole de notre société de consommation. Il la récupère et la « thermoforme » pour créer des doubles, des reflets de nous-mêmes. « Thermoformée », elle devient cocon du vivant, seconde peau de l’homme, écorce de nous.

Le modèle vivant est alors invité à fixer dans le temps l’enveloppe qui le définit. Ces stratifications plastiques le figent comme une photographie en trois dimensions. Une fois « thermoformé », le modèle se retire et laisse place à sa chrysalide humaine. La fragilité, la légèreté, la transparence, la luminosité du plastique ainsi travaillé révèle l’humanité de cette matière.

Enveloppes vides mais où le vivant est passé, chrysalides traversées par l’organique, ces « thermoformages » attestent de la vie, de son éphémère, de sa fragilité et parfois de son animalité.

 

Stéphane Carbonne est né en 1967 à Saint-Martin-d’Hères près de Grenoble et après une enfance passée en Bretagne, vit et travaille à Ganges, au pied des Cévennes.